Octobre 1987 - Quelque part
dans le Bronx (États-Unis) D'une main tremblante, j'attrappe le
stylo-plume que ma fille m'a offert -Dieu ! Qu'est ce qu'elle était
mignonne cette petite...-et je signe, oui je signe... "Mr.H...
27/10/87" (j'ai honte de donner mon nom complet) en bas de mon
testament... de toute façon, qu'ai-je à donner désormais ? Je tremble,
je n'en peux plus... Pourtant, je n'ai que 32 ans, un peu tôt pour
mourir n'est-ce pas ? C'est que la crise boursière m'a ruiné, en
l'espace d'une nuit, me voilà propulsé du pavillon de centre-ville à ce
minuscule appartement, au 45ème étage d'une HLM, dans le quartier le
plus mal famé d'Amérique... Je cachète la lettre que je dépose
lentement sur la paillasse qui me sert de lit, et en jetant un dernier
regard au portrait de ma jolie petite fille posé sur la commode, je
sors de l'appartement, les larmes aux yeux - je fuis, je les abandonne,
tous... Janvier 1993 - Bordeaux (France) Je ne sais même pas ce qui est
advenu de ma fille, ma chère fille, ni de ma femme... Ont-elles
déménagé ? Que pensent-elles de moi désormais ? Mais surtout...
VIVENT-ELLES ENCORE ? Je n'arrête pas de leur envoyer des lettres
depuis 6 ans, mais elles me reviennent toujours avec cette énigmatique
mention "Courrier non distribué - Mail not distributed / Destinataire
inconnu -Unknown addressee"... Ma fille devrait avoir 13 ans,
aujourd'hui, 22 janvier 1993... Je bosse en intérim, j'alterne entre
les petits boulots à salaires minables, deux mois éboueur, trois mois
"technicien de surface"... Je ne mange plus de viande, je dois même
compter les centimes... Mai 1999 - Issy-Les-Moulineaux (France) Mon
appartement et mes biens ont été saisis par le fisc, je suis à la rue,
contraint malgré moi à quitter Bordeaux pour une ville moins chère...
J'ai 44 ans maintenant, pour sortir de la pauvreté, il me faut une
idée, un concept novateur, du jamais-vu, de l'incroyable, quelque chose
qui attirerait les jeunes du monde entier... J'ai entendu parler, il y
a peu, d'INTERNET. Une révolution technologique, dit-on. Mais les
nouveautés n'attirent-elles pas les jeunes ? Je retourne le dos de mon
carton de mendiant, j'attrappe un feutre usagé jonchant le sol devant
moi. Je me mets à écrire. Je dessine, je rature, je recommence. J'ai
l'impression de tenir une idée géniale, j'en sue tellement il me semble
que je vais sortir de cette misère grâce à mon imagination. Juin 2000 -
Hämeenlinna (Finlande) J'ai vendu mon idée à deux jeunes pleins
d'espoir, qui m'ont embauché comme Directeur Artistique. J'ai un bureau
avec mon nom dessus !!! Je n'en reviens toujours pas, avec une idée qui
germe dans ma tête, la tête d'un quidam, j'ai enfin pu gagner un
salaire à 4 chiffres et sortir de la vie au jour le jour. Juillet 2000
- Hämeenlinna (Finlande) En passant devant les bureaux, j'ai vu un
ordinateur allumé... Je m'approche, et je vois sur l'écran une sorte
d'appartement avec un papier peint rouge sang, accompagné d'un grand
écran blanc nommé "Catalogue"... Je clique sur une rubrique au hasard,
nommée "Incontournables", je regarde... Soudainement, mon passé me
revient à l'esprit. CES AUTOCOLLANTS !!! Ma fille en collait toujours
partout, avec des petits messages d'amour qui nous étaient destinés, ma
femme et moi. Partout. Elle ne dépensait son argent de poche qu'à
tenter de nous décrocher un sourire, le matin en partant travailler, ou
le soir en rentrant, quand nous étions exténués par des heures de
boulot éprouvant. Pourquoi je l'ai abandonnée ? Pourquoi ? Je m'en veux
tellement. Mes jambes fléchissent tellement je pleure. D'habitude,
pleurer ne me touche pas beaucoup, j'en ai l'habitude. Mais cette fois,
c'est différent. J'ai l'impression d'avoir quitté ma famille pour rien,
comme si je ne l'aimais plus, juste pour le plaisir de les voir pleurer
en apprenant mon départ. Quel lâche ai-je été !!! Maintenant il faut
que je rende la pareille à ma fille. J'achète encore cinq blocs, et
j'écris, j'écris, j'écris, mon passé, ma vie, tout. Mes larmes tombent
sur le clavier, sur mes mains qui tapent à un rythme affolant mon passé
sur des autocollants virtuels... Je scelle l'appartement par un code,
et je le nomme "732", comme l'âge de ma fille suivi du mien, la
dernière fois que nous nous sommes vus...
Journal intime : 29 Février
1848 : Agitation dans les couloirs d'Habbo Palais, ancetre de ce que
vous appeleriez aujourd'hui Habbo Hotel Je me demandais ce que cette
journée avait de si spécial ...Je crois que je me suis un peu trop
approché de la piece à coté de ma chambre ce jour là ... J'occupais la
chambre 734, à droite de la chambre 732 . Les trois occupants de cette
chambre étaient décédés chacun leur tour dans d'étranges circonstances
mais avec les mêmes mutilations sur le corps . Ils avaient tous été
retrouvé au même endroit : là ou vous découvriez plus tard les Habbo
Magots, je parle de la Bibliothèque ... Enfin bref je m'égare . Ce jour
là donc, je suis rentré dans ma chambre après avoir effectué quelques
travaux pour mon petit-fils, Norman 2nd. Je suis donc rentré chez moi
mais cette fois, cette fois ... la porte de la chambre abandonnée 732
était entrouverte, bien mauvais présage ... J'ai poussé la porte pour
voir ce qu'il en était ... et là j'ai vu quelque chose que je n'aurais
peut-être pa dû voir ... mais je l'ai vu, malheureusement ... Cette
chambre était tapissée de sang encore chaud, de sang rouge vif, le sang
d'au moins dix Habbos . Alors j'ai courru dans les couloirs pour
avertir tout le monde en commettant une erreur tres grave, laisser la
porte ouverte. Le Palais à été saccagé par on ne sait quoi, on ne sait
qui ... J'ai attrapé mon petit fils, Norman 2nd et l'ai emmené dans ma
chambre, la 734 et je l'ai fermé à clé afin de faire face à cette chose
... Elle m'a emporté dans cette chambre, la 732, pour un affrontement
final, qui m'a été fatal libérant ainsi mon esprit et le condamnant à
errer pendant l'éternité dans ce Palais. Seulement, ce Palais a été
rasé puis un hotel a été construit à cet emplacement ... le problème
est qu'il n'a pas été possible pour le chef de chantier, Norman 8ème,
appelé maintenant simplement Norman, de détruire la chambre n° 732 . Et
c'est ainsi que s'est forgé une légende, la légende de monsieur.h, ma
légende ... Vous vous demandez surement comment je peux écrire tout ça,
c'est simple, je suis encore ici ......
Lun 10 Mar - 16:02
